Une croûte assez laide est sur la cicatrice.
Jeanne l’arrache, et saigne, et c’est là son caprice ;
Elle arrive, montrant son doigt presque en lambeau.
— J’ai, me dit-elle, ôté la peau de mon bobo. —
Je la gronde, elle pleure, et, la voyant en larmes,
Je deviens plat. — Faisons la paix, je rends les armes,
Jeanne, à condition que tu me souriras. —
Alors la douce enfant s’est jetée en mes bras,
Et m’a dit, de son air indulgent et suprême :
— Je ne me ferai plus de mal, puisque je t’aime. —
Et nous voilà contents, en ce tendre abandon,
Elle de ma clémence et moi de son pardon.
7 juillet 1875.
Victor Hugo, L’Art d’être grand-père, 1877
Un si joli poème au sujet d’un simple bobo
Il n’y a je crois, que le grand Victor Hugo
Pour transfigurer ainsi les petits mots de la vie
En une leçon de mansuétude d’une morale infinie
J’aime Victor Hugo encore plus lorsqu’il conte lui même le poème.
Que veux dire ce poème?
C’est un magnifique poème ! Splendide, vraiment ! Cette poésie montre toute l’adorable innocence d’un jeune enfant, ainsi que l’amour qu’ils portent pour leurs proches.
Elle de ma clémence et moi de son pardon
c’est un poème bien qui fait pleurer