Dis-moi, mobile étoile aux ailes de lumière,
Qui poursuis dans l’azur ton vol mystérieux,
Où va ta course ? Est-il un but à ta carrière ?
Cloras-tu quelque part tes ailes dans les cieux ?
Dis-moi, lune pensive, ô pâle voyageuse !
Cheminant aux déserts du firmament lacté,
Dans quelle profondeur obscure ou lumineuse,
O lune ! cherches-tu le repos souhaité ?
Dis-moi, vent fatigué, qui vas à l’aventure,
Comme un déshérité sans foyer ni repos,
Est-il un lit secret au fond de la nature,
Est-il un nid pour toi dans l’arbre ou sur les flots ?
Dis-moi, mer tourmentée, au murmure sauvage,
Qui te plains à la nuit, qui te plains au soleil,
Par delà l’horizon est-il quelque rivage
Où tu doives trouver un lit et le sommeil ?
Et toi, cœur inquiet, plus agité que l’onde,
Plus errant que la brise et qu’un rien fait gémir,
Est-il un lieu béni, dans l’un ou l’autre monde,
Où tu puisses, mon cœur, oublier et dormir ?
Auguste Lacaussade, 1876
Recueil : Anthologie des poètes français contemporains, G. Walch, Paris Delagrave, 1918
Bravo, j’aime bcp