L’aigle royal
Plane au-dessus des crêtes
Il sait bien
Combien j’aime la montagne !
Les marches interminables
A travers les vallons ombragés
Les ruisseaux capricieux
Seul
Sous le bleu du ciel
Dans le silence des pierres
L’odeur de musc à pleins poumons
Un envol de perdrix grises
La course d’un lapin de garenne
Crapahutant
Dans les broussailles sèches
Qui vous griffent les jambes
Loin
Des bruits de la ville
La fumée des cheminées de la grande usine
Pas de Tweet dévastateur
Ni SMS
Qui ne pense qu’à toi
Oubliées les infos
Qui caracolent à longueur de temps
Dans nos petites têtes dévoyées
Ici
Je connais le vertige des sommets
Ce trou
Douloureux au fond de soi
Parfois
Je voudrais fermer les yeux
Mais mon regard ne peut se détacher
De cette ligne d’horizon
Qui m’absorbe
Malgré moi
Richard Taillefer, Tendresse de la pénombre, 2014
Mais c’est moi qui aurait pu écrire ces lignes tant elles traduisent mes émotions quand j’arpente les pentes qui m’entourent, sensations changeantes à chaque heure et au fil des saisons…..