Elle est assise
Dans l’embrasure de la grande fenêtre
C’est l’endroit du monde
Où l’on voit le mieux tout le monde
Un peu de mer
Un peu de ciel
Elle aime cet endroit
Où son cœur s’apaise
Un rayon de soleil paresseux avance devant elle
La lumière flirte avec le fond de la pièce
Là elle ne pense plus à rien
Elle n’oublie pas !
Les gens
Les choses
Les visages
De ceux qui lui sont proches
Et pourtant si lointains
Ni Pépète
La petite chienne aux poils si noirs
Réfugiée sur ses genoux de douleur
Elle écoute
Une étrange musique
Rythmée par les caprices du vent
Tournoyant dans les arbres
Richard Taillefer, Tendresse de la pénombre, 2014
Quelle miroir. Chacun peut y voir sa mère, l’être aimé cherchant un peu d’évasion paisible…
Je remercies énormément ce poète (j’ai un travaille a faire sur ce genre de poèmes ) et celui-là et juste…. merci !
Un texte émouvant de Richard Taillefer, poète discret mais d’une grande humanité et d’une grande sensibilité, ce portrait est délicat sans affectation, il saisit un instant de vie et chacun d’entre nous peut se souvenir après le départ d’un être cher, de petits gestes, de phrases qui sur le moment nous semblaient anodines et qui après coup résonnent comme une musique lointaine.
Mon commentaire portait sur tous les poèmes que vous publiez sur la vieillesse et non sur « A ma mère » qui est le plus subtil et le plus beau !
Quel glas sur la vieillesse ! N’existe-t-il pas quelques poèmes qui chantent la vieillesse heureuse, sereine, généreuse et belle et qui donne aux jeunes générations l’envie de se préparer á bien vieillir ?
Je peux la voir assise là près de cette fenêtre.
magnifique
Elle en a vu de toutes les douleurs, / elle en souriait parfois, / que de places il y a dans le coeur d’une mère, / on en fait des statues, / sous un beau manteau bleu, / Ma mère, mon épouse, je t’ai reconnue, / au choeur d’une chapelle, / sous un rai de soleil, / tirée de ce sommeil, / qu’un sourire réveille…
Juste et émouvant
Alors là je peux dire que les paroles sont vraiment touchants, pour moi, ma mère est morte à mes 10 ans. Dommage qu’elle n’est plus là pour voir ce poème.