A celui en haut, à ceux en bas ainsi qu’à ceux sous nos pieds,
un visage tu prêtes, visage de ce que tu es.
Et puis, tu es étonné que la toile numérique
soit parsemée même de prières.
Depuis toujours, on s’émerveille devant nos propres visages.
Voilà pourquoi tu es attiré à présent par tous ces écrans.
Face-book… Ce livre des visages…
Pour nos sourires, on a inventé de nouveaux cadres photo.
Ces nouveaux visages exposés sur l’écran,
c’est de figurer dans l’album qu’ils sont reconnaissants.
Combien de fois as-tu changé ta photo de profil ?
Là, c’est moi au travail et, là, c’est moi qui cuisine…
Devant cette mode changeante, je me retrouve souriante.
J’attends que le temps habille de vert les statues sur la place,
dans les cultures et sociétés, il ne marque pas de différences.
Son oeil se pose partout, quoi que tu fasses,
impossible de t’abriter sous un mot de passe.
Alors, ne sois pas facile et dévoile-toi seulement au fur et à mesure,
surtout ne casse pas du marbre en petits cailloux tout de suite.
N’avoue pas dans un autoportrait
ce qui avait manqué à ton souvenir.
Eleni Cay, Frémissements d’un papillon en ère numérique, 2015
Titre original : Face-book
Traduit du slovaque par Anna Franova
Je suis de l’avis de Jean Phillipe.
Je suis de l’avis de Gauvin
Je trouve que c’est vrai.