Je crois à la religion de l’amour
Sans autel ni pierre de sacrifice
Où offrir les cœurs à la cruauté
D’eux qui n’ont d’humain que le nom
Je ne suis qu’un berger de mots drus
Qui disent l’amour le bonheur et la joie
Un frère vivant de notre boule de glaise
Où se mêlent bêtes eaux arbres et vents
A la violence aveugle de la société
J’oppose le rythme des saisons du cœur
Aux forces animales et destructrices
Je dis l’amour de toutes générations
Je vous tends la fleur de mes mots
Qui exhalent le parfum de ce qui est
Et demeure à jamais insaisissable
Pour que vous en savouriez la sève
Je chante pour vous la vie universelle
De la braise des cœurs jusqu’aux étoiles
Le monde le cosmos et vous tenez
Par la seule magie du verbe espérer
Je vous écris de loin qu’avant de naître
Des mots chiffrés du souvenir des choses
Qui parlent aux êtres du monde entier
Et font de moi un contemporain sans âge
Mes mots ne sont pas que des mots
Un tendre bélier invisible les rameute
Pour que je les mène à la source des cœurs
Même si j’ai bien peu de vocabulaire
Il faut aimer envers et contre tout
Aimer aimer toujours et encore
Car la vie est brève nichée au cœur
La mort déjà nous tend ses bras.
Jacques Viallebesset, Extrait de Le pollen des jours. Copyright éditions le Nouvel athanor