A Jules Dupré.
La rivière s’écoule avec lenteur. Ses eaux
Murmurent, près du bord, aux souches des vieux aulnes
Qui se teignent de sang ; de hauts peupliers jaunes
Sèment leurs feuilles d’or parmi les blonds roseaux.
Le vent léger, qui croise en mobiles réseaux
Ses rides d’argent clair, laisse de sombres zones
Où les arbres, plongeant leurs dômes et leurs cônes,
Tremblent, comme agités par des milliers d’oiseaux.
Par instants se répète un cri grêle de grive,
Et, lancé brusquement des herbes de la rive,
Etincelle un joyau dans l’air limpide et bleu ;
Un chant aigu prolonge une note stridente ;
C’est le martin-pêcheur qui fuit d’une aile ardente
Dans un furtif rayon d’émeraude et de feu.
Courrières, 1875
Jules Breton, Les champs et la mer
Ce poème est magnifique. C’est de loin mon préféré
Je le trouve magnifique, les paroles m’éblouissent, j’espere avoir une super bonne note à ma poésie 😉 bien à vous. Je vous souhaite une bonne année (en retard).
Pour ma part, j’y vois comme une couleur impressionniste, peut-être une tonalité mélancolique, avec la fuite de l’oiseau et du rayon de soleil qui, en touche finale, nous renvoient à notre propre fragilité et survol éphémère.
Notre poète insiste sur cet automne avec des références. Il insiste sur : Le vent… les eaux, les peupliers jaunes … les bloncs roseaux… une grive… L’air limpide… une grive! Tout cela nous donne un aspect « théatral » qui vient confirmer cette saison (si agréable, dans mon département (en dessous d’Aix en Provence. Voila mon avis !
Bonne suite à vous… Vous pouvez m’écrire! je fais partie d’un atelier d’écriture sur une médiathèque – Un pur régal !
Magnifique!!!!!
Quelqu’un pourrait-il me faire une petite analyse rapide de ce texte ? Merci d’avance.