Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À la douleur que j’ai, que j’ai !
Tous les étangs gisent gelés,
Mon âme est noire : Où vis-je ? Où vais-je ?
Tous ses espoirs gisent gelés :
Je suis la nouvelle Norvège
D’où les blonds ciels s’en sont allés.
Pleurez, oiseaux de février,
Au sinistre frisson des choses,
Pleurez, oiseaux de février,
Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
Aux branches du genévrier.
Ah ! comme la neige a neigé !
Ma vitre est un jardin de givre.
Ah ! comme la neige a neigé !
Qu’est-ce que le spasme de vivre
À tout l’ennui que j’ai, que j’ai !…
Emile Nelligan
Œuvres poétiques complètes I : Poésies complètes 1896-1941
J’adore ce poème. Je l’ai étudié en classe, je suis fan !
J’ai connu ce poème très jeune. J’ai aussi, par le temps, entendu la version chantée par Mario Pelchat, ce qui m’a encore plus fait réalisé l’ampleur de ce poème.
Au Cégep, en cours de français, nous avions un recueil de poèmes québécois et nous devions choisir un poète parmi ceux du livre et Nelligan fût mon choix…
Afin de bien comprendre qui il était et qu’est-ce qu’était la schizophrénie, j’ai été sur YouTube et j’ai trouvé un vidéo qui nous faisait entendre tous les bruits et les autres sons qui se passent dans la tête d’une personne avec cette maladie mentale…
Un peu traumatisée, je comprends désormais le mal et tout ce qui se rattache aux poèmes noirs et profonds qu’Émile Nelligan écrivait…
Ce poème me hante depuis que je l’ai découvert à mes 13 ans en versification; maintenant, je vais avoir 81 en janvier prochain. je l’entends chaque soir (ou presque) chanté par Monique Leyrac et ça me touche toujours autant. C’est d’une profonde tristesse, d’un tel désespoir. Il faut avoir vécu pour comprendre son état d’âme.
D’une ancienne prof qui a gardé son cœur d’enfant et qui ne cesse de s’émouvoir de toutes ces merveilles que nous avons la chance de découvrir chaque jour par tous nos sens en éveil.
Éternelle neige de février qui tombe
Je n’en peux plus… je ne peux plus…
Revenez beaux jours d’été si chauds
Réchauffer mon corps et réchauffer mon âme.
Cette lourdeur du froid et cette lenteur de l’hiver m’étouffent
Retournons aux jours des bains dans l’eau limpide de l’été et de la musique douce des feuilles.
Michel Perron en réponse à Nelligan
Quelle manière habile de nous transmettre sa désespérance
Ces mots assemblés dépassent le quotidien et nous élèvent vers la vérité de l’existence !
Wow !
Très bon
L’apparente simplicité de la lettre, des mots, de leurs positionnements, de la répétition, du rythme, du message,…, font que sa beauté frappe l’imagination du jeune enfant et éblouit le vieux professeur émérite.
Je découvre à 81 ans cet immense poète qu’est Emile Nelligan…
C’est le plus beau poème du plus grand des poètes du monde. Pourquoi n’irais tu pas te coucher après avoir écris tous ces poèmes. Loser! Je parie que personne ne pleurera sur ta tombe.
@Handup Lamentable! la douleur que j’ai de l’écouter! Va te coucher! Quelle honte, de massacrer pareil bijou!
Vous pouvez l’écouter alors qu’il est récité de magnifique, simple et pourtant étonnante façon par un jeune étudiant. C’est ici.
J’adore! Clairement mon poème préféré.
Ce poème est vraiment le plus beau, et remplie d’une écriture doué d’une grande richesse.
Je connais ce poème par coeur et je l’ai fait connaître à mes cousins d’Europe. Février me semble le mois le plus propice pour le réciter : «Pleurez, oiseaux de février»
Ce poème est merveilleux !