L’amour, dont l’autre nom sur terre est la douleur,
De ton sein fit jaillir une source écumante,
Et ta voix était triste et ton âme charmante,
Et de toi la pitié divine eût fait sa sœur.
Ivresse ou désespoir, enthousiasme ou langueur,
Tu jetais tes cris d’or à travers la tourmente ;
Et les vers qui brûlaient sur ta bouche d’amante
Formaient leur rythme aux seuls battements de ton cœur.
Aujourd’hui, la justice, à notre voix émue,
Vient, la palme à la main, vers ta noble statue,
Pour proclamer ta gloire au vieux soleil flamand.
Mais pour mieux attendrir ton bronze aux tendres charmes,
Peut-être il suffirait — quelque soir — simplement
Qu’une amante vînt là jeter, négligemment,
Une touffe de fleurs où trembleraient des larmes.
Albert Samain, Le chariot d’or (1900)
Je crois que c’était un des poètes préférés de De Gaulle à moins que ce ne soit Jean Richepin. Je ne trouve pas « la bulle » que j’ai apprise en 1939 en 11ème et je m’en souviens encore partiellement.
Bathylle, dans la cour où glousse la volaille,
Sur l’écuelle penché, souffle dans une paille;
L’eau savonneuse mousse et bouillonne à grand bruit ?
Et déborde. L’enfant qui s’épuise sans fruit
Sent venir à sa bouche une âcreté saline.
Etc… un beau poème qu’un enfant comprend.
Entre pays… Samain a-t-il une rue à Lille comme Marceline à Douai chère à Rimbaud…