Et l’amour ? Il faut nous laver
De cette crasse héréditaire
Où notre vermine stellaire
Continue à se prélasser
L’orgue, l’orgue qui moud le vent
Le ressac de la mer furieuse
Sont comme la mélodie creuse
De ce rêve déconcertant
D’Elle, de nous, ou de cette âme
Que nous assîmes au banquet
Dites-nous quel est le trompé
O inspirateur des infâmes
Celle qui couche dans mon lit
Et partage l’air de ma chambre
Peut jouer aux dés sur la table
Le ciel même de mon esprit
Antonin Artaud
J’aime bien, ça change de tous ces poèmes bien-pensants tellement démodés vue l’époque que nous vivons…
Terrifiants 4 premiers vers ! Heureusement, ils ne deviennent compréhensibles que très tard, une fois transmise la « crasse héréditaire ». L’espèce a eu chaud !
« Un coup de dés jamais n’abolira le hasard »
même si les dés jouent sur la table de mon esprit
Dites-nous donc quel est le trompé ?
J’ai le sourire aux lèvres de dire que ce poème m’apporte bonheur dès la lecture du titre.