Je rêve de marcher comme en conquistador,
Haussant mon labarum triomphal de victoire,
Plein de fierté farouche et de valeur notoire,
Vers des assauts de ville aux tours de bronze et d’or.
Comme un royal oiseau, vautour, aigle ou condor,
Je rêve de planer au divin territoire,
De brûler au soleil mes deux ailes de gloire
À vouloir dérober le céleste Trésor.
Je ne suis hospodar, ni grand oiseau de proie;
À peine si je puis dans mon cœur qui guerroie
Soutenir le combat des vieux Anges impurs ;
Et mes rêves altiers fondent comme des cierges
Devant cette Ilion éternelle aux cent murs,
La ville de l’Amour imprenable des Vierges !
Emile Nelligan, Amours d’élite
Ca c’est une poeme terrifique.