Petit piqueton de Mareuil,
Plus clairet qu’un vin d’Argenteuil,
Que ta saveur est souveraine !
Les Romains ne t’ont pas compris
Lorsqu’habitant l’ancien Paris
Ils te préféraient le Surène.
Ta liqueur rose, ô joli vin !
Semble faite du sang divin
De quelque nymphe bocagère ;
Tu perles au bord désiré
D’un verre à côtes, coloré
Par les teintes de la fougère.
Tu me guéris pendant l’été
De la soif qu’un vin plus vanté
M’avait laissé depuis la veille ;
Ton goût suret, mais doux aussi,
Happant mon palais épaissi,
Me rafraîchit quand je m’éveille.
Eh quoi ! si gai dès le matin,
Je foule d’un pied incertain
Le sentier où verdit ton pampre !…
– Et je n’ai pas de Richelet
Pour finir ce docte couplet…
Et trouver une rime en ampre.
Gérard de Nerval
Eh bien moi ,mon cher Gerard
Quand je goûte le gai du soir
Sur le chemin rond ivre de gris
Gorgé de Clairette de Die
Après avoir broyé du noir
A bas Richelet vive Safari
Où verdit le superbe pampre
Que d’un coup de serpe j’épampre!
Quand le poète chante le vin, il faut l’écouter.
Apparemment ici Gerard de Nerval fait l’apologie de ce que l’on appelle vin de soif c’est à dire vin simple sans prétention mais trés agréable et facile. Mieux, il semble que bien avant l’heure il fasse ici l’apologie des premiers vins rosé qui ne deviendront modernes que beaucoup plus tard.
Pierre
je ne comprends pas trop, mais le poète est courageux!!!