Les Colchiques

Guillaume Apollinaire

Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières

Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

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36 commentaires sur “Les Colchiques”

  1. ntougoudonald

    dit :

    D’après mes recherches Guillaume Apollinaire compare les colchiques qui est une rose magnifique, attirantes mais recouvert de piquant il compare les colchiques à la femme

  2. deflores-meaculpa

    dit :

    Doit-on le dire?

    Les vaches sont les hommes qui s’épanchent sur le pré pubien, en cette époque de syphilis épidémique incurable.

    Je vous le dit sans Courbette, le Colchique, les paupières, les yeux, les fleurs qui battent sont du registre sémantique de l’origine du monde.

    Pour ceux qui n’ont vraiment pas saisis: « les fleurs qui battent » pourraient peut-être correspondre aux petites lèvres.

    Puis Guillaume développe cette période du désir sexuel, de la jeunesse impulsive, fier et arborant ses atouts, reproduisant de génération en génération (fille de leur fille) les mêmes travers, alors que le gardien du temps tout doucement libère les hommes de leur désir et les éloignent lentement de ces grands prés.

    Je n’ai jamais cru à une relaxation toxique avec Annie, il se voulait un séducteur sans moyens physique et financier, il s’est pris des casquettes toute sa vie, c’est un rat de bibliothèque très inspiré, d’inspirations inégales, que la vie à malheureusement pris en grippe!

    Je n’ai qu’un commentaire: Merci de votre fougue et de votre jeunesse M. Apollinaire

  3. Dupont

    dit :

    Qui sont les personnages principaux ?

  4. valerie siwinski

    dit :

    Bonjour à vous tous, les inconnus dont je prends connaissance de ce poème. Je m’appelle Valérie Siwinski et suis inscrite à un atelier de poésie. Dois-je l’apprendre ? Manifestement, l’auteur se trouvait, incontestablement, sous l’emprise de l’alcool. Peu importe, c’est beau et, vos commentaires également.

    Bon week-end, Valérie

  5. lana

    dit :

    « Filles de leurs filles » désigne les colchiques qui repoussent chaque année. Cela peut-être une référence au mythe de Médée l’empoisonneuse, qui tua ses propres enfants. On peut donc ressentir une certaine menace latente qui plane au-dessus des enfants, car c’est une fleur toxique (du moins si l’humain en consomme).

  6. nébuleuse

    dit :

    En réalité, le poète utilise l’image du colchique pour exprimer une vision dépréciative de la relation amoureuse. Il compare la toxicité de la fleur à la femme qu’il a autrefois aimée. Les deux derniers vers nous indiquent que, tout comme la vie animale disparaît, l’amour s’en va.

  7. Davy

    dit :

    Ici le poète essaye de faire un rapprochement entre le colchique et la femme. C’est-à-dire que comme la femme est belle et attirante le colchique est également beau et attirant. De même comme la femme fait souffrir le poète (Annie Playden) le colchique fait également souffrir les vaches qui le consomme. Très beau poème

  8. Cisaille43

    dit :

    Je n’ai pas compris.

  9. Ploton56

    dit :

    Je trouve que cette oeuvre litteraire est un chef d’oeuvre

  10. Blocus le retour

    dit :

    J’adore ce poème…

  11. Colchique MAN

    dit :

    Bonjour, actuellement en train d’étudier ce poème en vue du bac de français approchant à grands pas. Et à vrai dire la seule chose dont j’ai envie actuellement, c’est de m’empoisonner à l’aide d’un joli bouquet de colchiques fraîchement cueillis.

  12. Hanna-Jerem

    dit :

    Poème incroyable, très agréable…

  13. Couleur de cerne

    dit :

    J’ai relevé en faisant l’analyse de ce ravissant poème que l’évocation du pré dès le premier vers laisse peut-être entrevoir que celui-représente sa relation avec sa bien-aimée. On remarque également qu’il affirme que le pré (qui représente ici sa relation) est vénéneux donc qu’il vit une relation toxique. De plus, nous pouvons comprendre que l’automne est peut-être la saison où le poète s’est fait quitté par celle qu’il aime et que par conséquent, cette saison le rend mélancolique, au dernier vers du poème « Pour toujours ce grand pré mal fleurit par l’automne ».

  14. hazelenoh

    dit :

    « filles de leurs filles » désigne la particularité des colchiques qui est de donner des fruits avant les fleurs, alors qu’il s’agit normalement de l’inverse

  15. Bounagua

    dit :

    1. sur quel analogie se construit le poème ?

    2. relevez les éléments qui appartiennent à un cadre bucolique. En quoi le cadre bucolique se tient d’une coloration menaçante voir dangereusement ?

    3. en quel saison se passe cette scène et à quoi est-elle associé ?

    4. commentez la structure du poème que peux signifier le rétrécissement que vous observez ?

    5. pk appolinaire a-t-il choisie le colchique ? Le colchique vient de colchique quel magnecienne mais aussi si célèbre empoisonneuse y résidait dans la mythologie ?

    6. à quel partie du corps de la femme aime est associée ce poème ?

  16. Jamy (le vrai)

    dit :

    La meilleure partie du poème reste tout de même les commentaires; un délice.

  17. Copine de Jacques

    dit :

    Jacques si tu passes par là sache que ce poème parle de notre couple.

  18. Eloise

    dit :

    Qui peux expliquer les mères filles de leurs filles

  19. Arrouf gangsta

    dit :

    J’espère que je tomberais sur ce texte lors de mon oral (si c’est tjrs maintenu)

  20. OgsanaDeL’Exagone

    dit :

    Actuellement en cours de français et on étudie ce poème et tout le recueil, pour être franche je ne comprends pas trop son mouvement. donc voilà mais sinon très joli texte.

  21. Franz

    dit :

    Très beau poème, mais comme disait mon collègue Axel, les poèmes c’est comme les gnocchis c’est pas très reluisant mais dès qu’on commence on s’arrête plus.

  22. Max

    dit :

    Très beau poème qui reflète parfaitement l’état d’âme du poète avec de nombreuses figures de style comme une anacoluthe où la rupture de construction est présente, ou encore une hypotypose qui se fonde sur l’animation d’une description et qui est destinée généralement à faire voir au lecteur quelque chose et je citerais mon collègue Axel qui a fait une magnifique comparaison entre les gnocchis et ce poème.

  23. Jotaro

    dit :

    Je pleure autant devant ce poème que Joseph et Lisa Lisa à la mort de Caesar. Emouvant

  24. laurent

    dit :

    Beauté indicible du poème, souvenirs de lycée… un temps révolu.

  25. Gabriel

    dit :

    Daniel, on pourrait employer le mot le plus simple, il y en aurait toujours qui ne comprendraient toujours pas : la bêtise est bien plus redoutable que l’intelligence, et ce, parce que la bêtise se passe pour intelligence bien mieux que cette dernière ce ne se passe pour bêtise.

    Ceci dit, il faut remettre ce poème dans son contexte : tournant du XXème, Apollinaire est jeune (il n’est même pas encore connu sous ce nom, mais sous le nom de « Kostro », diminutif de son nom polonais) et sous l’influence du romantisme allemand et d’un symbolisme français qui s’essouffle. Il cherche encore son style, expérimente, va chercher des images parfois hermétiques, comme l’allusion à Médée dans la deuxième strophe, ou encore à Orphée dans la dernière, décrit ici comme un pasteur qui vient mettre en garde son troupeau pour que ce dernier quitte les près de colchiques, c’est à dire la femme toxique… Cette dernière est sans doute Annie Pleyden, la gouvernante d’une famille pour qui Apollinaire travaillait dans les années 1900 en tant que précepteur ; c’est son premier amour, elle lui fait croire qu’il a une chance avec elle, mais le quitte un jour sans prévenir et part pour les États Unis.

  26. daniel

    dit :

    Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Pourquoi ne pas dire les mots simplement pour que tout le monde comprenne ce qui est dit; pour vous c’est beau, pour moi ça l’est moins, je n’aime pas les choses cachées… Quand on a quelque chose à dire, surtout pour les sentiments, alors, il faut le dire clairement, sans passer par des phrases que personne ne comprend, ou très peu etc…

  27. L’intelligence meme

    dit :

    Vous m’avez l’air bien bête. Ne voyez vous pas que le colchique définis la femme poison qui empoisonnent le poète et à la fin il la quitte ?

  28. Pivoine

    dit :

    C’est toujours aussi émouvant de lire ce poème d’Apollinaire, cette comparaison entre le bleu des colchiques et le bleu des yeux de l’être aimé, l’expression de l’amour, la paix qui s’en dégage, le rythme des vers…. Un chef-d’œuvre! Il n’y a qu’à se laisser bercer par les mots plutôt que chercher trop loin (drogue, tabac etc…)

  29. Mouna moons

    dit :

    Il s’agit de son amour. Il l’a étranglé en faisant l’amour.

  30. Austruit

    dit :

    Wesh trop bien le poème.

  31. Guibli w.

    dit :

    Un poème qui a marqué mes souvenirs du lycée et m’a instruit sur les plaisirs qui sont sources de poison tels que le tabac, la drogue, l’alcool et même le plaisir sexuel.

  32. patricia

    dit :

    Très beau et lu et relu et intoxiqué par le colchique avant hier, passé la nuit aux urgences à l’hopital !!! mais tout va bien
    rien ne ressemble plus à un bulbe qu’un autre à s’y méprendre !

  33. Urbino

    dit :

    Cette poésie est très belle

  34. billach

    dit :

    J’adore cette séquence. Ce rythme,cette paix de la vache qui paît en paix. Cette violence douce et doucement cruelle. J’entends Garçon vacher appelant la mamelle. Sa gourmandise impie se désaltère au pis. Mais le pire s’en vient; le poison malfaisant terrasse la bovine pâmée dans les colchiques. J’adore Apollinaire pauvre trépané.

  35. Leydorn

    dit :

    Médée, l’alcool, poisons, maux, dols
    L’illusion temporelle en fleurit les envols
    En s’extrayant de la matière on la transcende
    La mort est la frontière où cesse la provende…

    …s’agirait-il alors de vivre sa passion ?
    D’en être pénétré.e, d’y prêter attention..?

  36. Lol

    dit :

    Wow

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