J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
J’ai cueilli ce brin de bruyère
L’automne est morte souviens-t’en
Nous ne nous verrons plus sur terre
Odeur du temps brin de bruyère
Et souviens-toi que je t’attends
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
La bruyère, c’est la petite fleur qui est considérée comme la fleur des morts, car elle fleurit en novembre – mois du signe du Scorpion qui symbolise la mort ! La Marche militaire allemande « Erika » parle de la même chose, puisque Erika signifie « bruyère »…: Auf der Heide blüht ein pleines Blümelein, und das heißt Erika… Donc tous les deux poèmes concernent à la fois l’ amour et la mort …
Des mots si simples et si touchants… la beauté même !
Très joli et subtil…
« J’ai ceuilli » … idée de l’arrachement à la terre, de la mort donc… évoquée juste derrière « l’automne est morte » … même arrachée à la terre, toujours présente, vers nous… « odeur du temps » grâce à la bruyère… fil conducteur du souvenir… et « souviens-toi que je t’attends » ! paradoxe ultime et troublant: je suis là, tu es partie, arrachée à la terre, mais tu me reviendras… ici… quand j’irai ailleurs…
Touchée en plein cœur. Ma fille a quitté ce monde à dix-neuf ans en fin d’automne dans une voiture fracassée qui a fini sa route dans les bruyères en fleurs. Tout est dit, merci pour tant de beauté
J’ai lu ce poème dans le métro sur un panneau de la rame au même instant que la mort de mon mari. Annonce téléphonique juste après la lecture…
Ce poème est un hommage à Victor Hugo, et son merveilleux poème, demain dès l’aube…
Très touchant, un flow, t’as peur
En plein cœur
Mis en musique aussi dans le sublime « Souvenir » de Feu! Chatterton
Se taire… Et lire Apollinaire.
Poème émouvant. Surtout parceque à sa lecture (ou en l’écoutant chanté par Leo Ferré) chacun pense, à sa maman, son papa, son âme sœur parti.e.s « trop vite ». Mais poème peut-être un peu bâclé : la répétition de la rime bruyère en 5 vers n’en est-elle pas un signe.
C’est un poème de zoulette
Je tiens ces cinq vers pour les plus beaux de la poésie française.
Ces quelques vers sont sincères et profond, c’est émouvant à lire… Du talent pure et dure ça change de Ronsard… Merci
Magnifique, splendide, aucun mot ne serait efficace pour le définir. Carré dans l’axe.
Et souviens toi que j’aurais préféré
Moi aussi
Que nous puissions nous atteindre
« Nous ne nous verrons plus sur terre », comme ma séparation avec ma défunte bien-aimée. elle m’a fait ses adieux et m’a dit : je t’attends dans l’autre monde, souviens-toi! « . et depuis, je ne cesse de lire et relire ce poème. j’en ai écrit des dizaine, mais jamais aussi beaux que ce poème !… je te rejoindrai un jour, ma chérie !… et je continue de me réciter ce poème…
En si peu de mots un résumé de tout le destin tragique de l’homme.
« Et souviens-toi que je t’attends » Le mystère et le réconfort
Wow époustouflant…
Fulgurant, magnifique….
Je cite « boffe, il y a mieux! » non mais sérieux écris un poème si beau et là tu pourras te permettre de commenter comme ça: ça ne veut pas ne pas dire que chacun à le droit d’avoir son avis mais quand meme faut avoir un grand égo pour dire ça!
Sinon ce poème est magnifique!
C’est beau !
C’est carré ça mon gars
La mer est noire
On est emporte par cette beauté ! Je pense à mes chers parents auxquels je pense chaque jour …
La beauté des mots s’envolent vers les cœurs nobles. Ils laissent leurs parfums embaumer nos espoirs.
Nous ne nous verrons plus sur terre mais nos âmes se rencontreront à nouveau. Par delà les montagnes, il y a un jardin, je vous y attends.
Boffe, il y a mieux !
Magique, une fulgurance, entre les bruits que suggère la bruyère et le temps du silence glisse l’odeur de ce brin, t’en souviens-tu ? La Bruyère, les sous-bois, les lits de bruyère. Cette note subtile d’arôme si recherchée pour les parfums. Le je du commencement j’ai, s’immisce juste à la fin entre souviens et à t-en. Je t’attends.
Ce poème a eté écrit pour Marie Laurencin, pas pour Lou.
C’est beau
Apollinaire a écrit à Louise de Coligny Chatillon, qu’il surnomme Lou.
En mémoire du papa d’une amie qui m’est chère, puisque plus de 40 ans d’amitié, qui va lui dire Adieu aujourd’hui, et je suis de tout coeur avec elle, même si plus de 10.000 kms nous séparent.
Sans y avoir réfléchi, je me suis retrouvée sur la tombe de mon père (commémoration de son décès ce jour) récitant ces vers, comme une prière, si apaisante. Merci Monsieur Apollinaire.
Merci pour ce jolie poème.
Merci beaucoup pour ce magnifique poème.
J’en ai la larme à l’oeil. Epoustouflant !
Waou, très bon et joli poème.
Magnifiquement mis en musique par Léo Ferré. J’y pense souvent suite au décès de ma mère.
Un très joli poème qui m’a permis de laisser partir mon papa en 2002 et que j’envoie à une collègue de travail qui vient de perdre sa maman. Merci.