À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde
Devant son tribunal l’évêque la fit citer
D’avance il l’absolvit à cause de sa beauté
Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie
Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m’ont regardé évêque en ont péri
Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie
Je flambe dans ces flammes ô belle Loreley
Qu’un autre te condamne tu m’as ensorcelé
Évêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège
Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n’aime rien
Mon cœur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j’en meure
Mon cœur me fait si mal depuis qu’il n’est plus là
Mon cœur me fit si mal du jour où il s’en alla
L’évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu’au couvent cette femme en démence
Va-t’en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc
Puis ils s’en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres
Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château
Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j’irai au couvent des vierges et des veuves
Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley
Tout là-bas sur le Rhin s’en vient une nacelle
Et mon amant s’y tient il m’a vue il m’appelle
Mon cœur devient si doux c’est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin
Pour avoir vu dans l’eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil
Guillaume Apollinaire, Rhénanes, Alcools, 1913
Ce poeme est absoluent magique. Un artisan de la litterature. Je t’aime Guillaume longue vie a toi.
Apollinaire revient à nous je t’aime, mon mari, mon sang, mon oxygène. Love bb
Pour ceux qui le peuvent: lisez Die Loreley de Heinrich Heine: un des plus connus poèmes écrits en allemand, qui est resté populaire en Allemagne même entre 1933 et 1945 et qui a fait l’objet d’une chanson que tous les enfants allemands connaissent je crois.
C’est mon prénom ! Malheureusement je ne l’ai pas encore étudié mais cela arrivera bientôt. J’ai hâte, en plus Guillaume Apollinaire!
Ce poème est genial 😉 surtout en latin !
C’est le nom de mon ex. Une lumière vient de s’allumer dans ma tête.
C’est génial
J’ai découvert ce poème en lisant “et moi je vis toujours” de Jean d’Ormesson
Le compositeur russe Dmitri Chostakovitch a mis en musique une traduction en russe de ce poème et l’a insérée dans sa Symphonie n° 14.
Les gars, ce ne sont pas vos profs qui ont trouvé ce poème, c’est tout simplement au programme de première.
Coucou, j’adore ce poème, c’est un des plus beau que j’ai jamais lu grâce à ma prof de français. Je pensais que ma prof avait des goûts pourris, autant vestimentaires que littéraires, mais je crois qu’elle aura droit à un peu plus d’estime de ma part maintenant 🙂
Ce poème est vraiment succulent, en effet j’ai eu l’eau à la bouche en lisant cette œuvre extraordinaire. Je remercie ma prof de français d’avoir de si bon goût. Dédicace à maman si tu passe par là.
Des fois, je lis ce poème et je me dis que ce poète est vraiment incroyable. On peut sentir sa poésie respirer, transpirer et vivre. C’est dommage qu’il n’ait pas fait d’allusion olé olé dans celle-ci car cela rajoute un peu de fantaisie et nous fait éprouver du désir.
Encore merci de m’avoir permis cette expérience fabuleuse.
Bonjour, j’aime sentir Apollinaire. Je le ressens en moi.
Je trouve ce poème bien. Je ne savais pas que ma prof de francais trouverait des si beaux poèmes.
J’ai redécouvert la légende de Lorelei en lisant le livre de Jean d’Ormesson intitulé « Je dirai malgré tout que cette vie fut belle ».
Cette légende est tout simplement merveilleuse. Après avoir écouté la chanson du groupe allemand « scorpion » et avoir fait un semblant de traduction, ce poème est vraiment d’une beauté sans nom.