Ne cherchez pas, en vain, à vivre de ces signes,
En pâture, jetés comme à des chiens voraces.
Les mots sont abusés. Le lucre les encrasse :
Mercantile pillage ou bien plaie d’entre-ligne.
Qui veut bien recueillir, en ces maudites vignes,
Le sang frais des mots purs que le siècle, en impasse,
Détourne ainsi qu’un fleuve où plongent des rapaces ?
Bradés au médiocre, il est des mots très dignes
De l’estime de l’homme : eux seuls gardent encore,
Aux portes du silence, harmonieux l’accord
Signé entre coeur fou et sage conscience.
Va, poète, écris ! Les remparts de la pensée,
D’affiches, sont couverts… Si tu veux repousser
Les assauts du mensonge, honore l’alliance…
Patrice Cosnuau
L’argent pourrit bien des choses… c’est tres beau