les rails sont rouillés
mais gardent la mémoire
de ces trains déportés
les yeux fermés des gares
une foule et des bagages
des enfants dans les bras
la nuit est du voyage
elle est d’un noir de croix
s’éteignent les étoiles
dans cette nuit ferroviaire
sur elle tombera le voile
d’un oubli ordinaire
dans ces wagons bestiaux
s’est perdue l’innocence
d’un dieu et son troupeau
ses hommes de complaisance
ils furent Charon, cerbères
des passeurs incessants
les valets d’un enfer
mais pour quel châtiment?
les rails sont rouillés
mais gardent la mémoire
de ces trains déportés
sous les yeux clos des gares
Didier Venturini, Memento mori, 2017
Bonjour, il n’y a pas de ponctuation dans ce poème est ce normal ?