Pour leur ultime voyage
n’ont elles pas préféré
l’asile du sarcophage
pour leurs corps momifiés
étrange rituel
bannissant les affronts
pour elles bien trop cruels
d’une disparition
que comprendre de cette farce
d’une humaine faiblesse
quand devant la disgrâce
on joue sa dernière pièce
bouquets de corps séchés
immortelles apparences
métamorphoses fanées
chancelantes révérences
de ces crânes ricanant
sous Palerme la sombre
pour un refus trompant
la noirceur de la tombe
existences attirées
par cet état de vide
elles sont venues figer
leurs humeurs chrysalides
alors que reste il
de leurs amours défuntes
paquet d’os, une coquille
moins volatile qu’un parfum
dans leurs habits linceuls
comme d’une bulle de savon
s’évanouit l’orgueil
soufflé par les saisons
écrites à l’encre noire
nos vies éphémérides
regardent dans ce miroir
leur vanité stupide
Didier Venturini, Memento mori, 2017