nous sommes tous des étrangers (“ich bin ein berliner !”)
Les pensionnaires sont tranquilles
le ciel bleu, le vent léger
le couloir donne sur la ville
mais la porte : condamnée !
C’est toujours ainsi qu’ ILS commencent
porte close, puis : le silence
ILS ont condamné la porte
la porte par où tu entrais
ma métisse, mon étrangère,
mon amoureuse, ma si légère…
mais la porte : condamnée !
Les pensionnaires sont tranquilles
le ciel bleu, le vent léger
le couloir donne sur la ville
mais la porte : condamnée !
Ce n’était qu’une porte ouverte
après quoi ce sera, en vrac :
après 22 heures,Dvorjak
faites l’amour mais pas la guerre, Sade, Villon, Apollinaire,
et les blacks !
Sade, Villon, Apollinaire
et les blacks !
Les pensionnaires sont tranquilles
le ciel bleu, le vent léger
le couloir donne sur la ville
mais plus de livres : brûlés !
De la porte ILS ont fait un feu
Auto da fe, autodafé,
on commence toujours par là
brûler les livres ! et le silence.
Marquis de Sade, histoire d’O,
l’Esprit des Lois
une pincée : Sartre, Beauvoir, Camus,
et l’Étranger !
C’est toujours ainsi qu’ ILS commencent
Brûler des livres, les juifs après, puis on observe :
le silence !
Les pensionnaires sont tranquilles
le ciel bleu, le vent léger
le couloir donne sur la ville
mais la porte : condamnée !
Brûler des livres, les juifs après,
Ensuite viendront les arabes ,
avec les blacks, en vrac !
ILS ont enfoncé la porte
tiré dehors les étrangers
Sénégalais, Maliens, Arabes
ne pas faire peur, observer !
on finira plus grand plus tard :
Après !
Les pensionnaires sont tranquilles
le ciel bleu, le vent léger
le couloir donne sur la ville
mais la porte : condamnée !
Villebramar, 2008