à A.
à celles qui, comme elle, ont porté seules, portent ou porteront un fils
Hommes hommes par centaines
un seul que j’ai aimé
longtemps, si longtemps aimé
hommes hommes par centaines
qui si peu ont importé
être dessous ou dessus
puisque tout cela se passe
puisque cela a passé
sous la terre, dessus six pieds
six pieds six pieds sous la terre
au dessus six pieds de terre
hommes hommes par centaines
la vie ma vie à porter
et mon enfant que je porte
tout au long de ces années
hommes hommes par centaines
aucun aucun à aimer
et mon fils lourd à porter
hommes hommes par centaines
l’âge venu continuer
prendre un homme je sais faire
prendre, mais pas le garder
peu importe
les jours passent
passera la peine un jour
un jour passera la peine
un jour l’amour a passé
hommes hommes par centaines
et mon amour oublié
mon fils mon fils là, qui reste
mon fils si lourd à porter
la vie, ma vie, ma vie même
la vie, ma vie à porter
Villebramar, 2017