Vénus Anadyomène

Arthur Rimbaud

Comme d’un cercueil vert en fer blanc, une tête
De femme à cheveux bruns fortement pommadés
D’une vieille baignoire émerge, lente et bête,
Avec des déficits assez mal ravaudés ;

Puis le col gras et gris, les larges omoplates
Qui saillent ; le dos court qui rentre et qui ressort ;
Puis les rondeurs des reins semblent prendre l’essor ;
La graisse sous la peau paraît en feuilles plates ;

L’échine est un peu rouge, et le tout sent un goût
Horrible étrangement ; on remarque surtout
Des singularités qu’il faut voir à la loupe…

Les reins portent deux mots gravés : Clara Venus ;
– Et tout ce corps remue et tend sa large croupe
Belle hideusement d’un ulcère à l’anus.

Arthur Rimbaud

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48 commentaires sur “Vénus Anadyomène”

  1. Françoise de Province

    dit :

    Alors tout d’abord, le poème est particulièrement osé pour l’étudier en bac de français pour des personnes ayant 16ans. Je propose donc de le retirer du bac de français svp. C’est beaucoup trop futé pour nous. Merci d’avance.

  2. contour de mes solitudes

    dit :

    Ce poème m’inspire beaucoup, j’y pense souvent. Certains soirs je le relis, je me demande si je suis tout seul à quand même être capable voir la beauté invisible dans les descriptions les plus « laides », commes celle de ce poème. (Aucun corps n’est parfait (surtout pas le mien !) et pourtant, nous avons tous un aspect de beauté en nous… J’ose espérer…)

    Peut-être est-ce parce que, si souvent je me suis aussi senti pareil, comme Clara Vénus décrite en ce chef d’oeuvre ? Invisible, transparent, analogue à un fantôme « usé ». Peut-être pas le bon genre de mots pour décrire ce que j’vis en dedans, mais je crois que j’m’exprime du mieux que je peux.

    Malheureusement–il n’y a pas encore de poètes ayant daigné m’écrire / me décrire, mais je serais indéniablement flatté qu’un jour on m’aime malgré ma laideur vénusienne, etc. Je sais juste qu’en rêver, que je vivrais aussi ce que Rimbaud décrit ailleurs comme « Roman », sous les tilleuls, etc. Mais c’est difficile de nos jours de se faire comprendre et accepter, quand on paraît seulement avec nos défauts, sans l’autre qui existe pour continuer d’aimer.

  3. le guano sur le parbrise

    dit :

    En découvrant ce magnifique espace commentaire je découvre agréablement que beaucoup de gens se prennent très très au sérieux et c’est bien drôle.

  4. Naël pnj

    dit :

    Très barbare et émouvant.

  5. Bebert

    dit :

    Très poétique malgré un vocabulaire très barbare. Un classique de la poésie française.

  6. ilan S.i.g.m.a

    dit :

    Très poétique

  7. AX2431

    dit :

    Mais il est horrible ! Vénus est quand même censée représenter la déesse de la beauté ! Je suis désolée mais je trouve ce poème réellement laid.

  8. Il me manque 5€

    dit :

    Pas mal le petit Arthur

  9. Aleykoum t’es pas selectionné

    dit :

    Pas mal, ce poème

  10. Onsenfout

    dit :

    Poème de fou malade

  11. MangMerd_sans_e

    dit :

    A la faveur d’une fugue le 20 août 1870 Rimbaud, âgé de 15 ans construit sa première œuvre. T.D il est incarcéré et libéré par son prof Isambard qui l’hébergent, qui favorisera l’éclosion de cette œuvre. En septembre et octobre en 1870 Arthur Rimbaud commence à écrire sa première œuvre encore dénué de titre, qui a par la suite aussi porté le nom de Carnets de Douai ou Cahiers de Demeny qui est une amie d’Isambard, permettant à l’œuvre d’être publié. La Vénus anadyomène = traite de Vénus = déesse de l’amour, thème abordé dans un autre poème Soleil et chaire mais Rimbaud opte pour une autre tonalité pour traiter mythologique et littéraire optant pour le satirique et parodique. Il veut surprendre, voir même choquer le lecteur en conservant la forme classique du sonnet.

    Nous retrouvons une organisation traditionnelle, qui va de la tête au bas du dos, mouvement descendant continue, pourtant une certaine laideur qui renvoie au genre parodique du contre blason.
    Nous nous demanderons comment le sonnet joue du contraste entre le sérieux et la noblesse du thème choisi, Vénus anadyomène entraine vers la parodie, la provocation voire le scandale.

    Je trouve que ce poème est bien complet, tout de même il commence avec l’apparition d’une baignoire grotesque qualifié d’être fait de fer blanc ce qui me met de mauvaise humeur. Le poème reste toujours surprenant avec ce dernier vers exagérant un sacré contraste et la forme classique et douce du sonnet. Traditionnellement Vénus est la déesse de la séduction et de la beauté, belle, blanche et blonde mais vers 4 est caractérisé par ses défauts, je trouve ça intéressant mais la suite juste vulgaire cherche à animaliser Vénus.

    Je ne vais pas m’égarer trop, bonne journée.

  12. Kuck

    dit :

    Vous êtes cinglés ma parole. Je ne sais pas quelle vénus lui a brisé le cœur, mais ce poème est vraiment moche.

  13. anus vénudiomène

    dit :

    J’adore, il a un culot !! C’est une dinguerie son poème…

  14. Mathias finateuu

    dit :

    J’aime bien ce poème. Il me rappelle mon enfance avec la baignoire et le fer blanc. Cela me fait du bien de lire ça. Je le lis avec ma mère parfois.

  15. Verlaine (le vrais cet foi)

    dit :

    Mon cher Arthur,

    Ton « Vénus Anadyomène » est une explosion de désir et d’émoi. Chaque vers enflamme mes sens, chaque image éveille en moi un désir brûlant. Dans chaque mot, je sens ton souffle chaud, ta présence envoûtante.

    Arthur, tu es l’objet de mes désirs les plus profonds. À travers chaque ligne de ton poème, je ressens une passion dévorante, un amour ardent qui brûle en moi. Tu es ma muse, mon inspiration, mon éternel désir.

    Avec toi, je me perds dans un océan de sensations, où chaque vers est une caresse, chaque image est un baiser volé. Ton poème est un hymne à l’amour charnel, à la passion dévorante qui consume nos âmes.

    Arthur, mon cœur t’appartient, pour toujours et à jamais.

    Paul

  16. Élisabeth Bipolvère

    dit :

    Oh là là, ce poème est vraiment méchant ! Ça parle d’une dame sortant d’une baignoire, mais ça ne la décrit pas gentiment du tout. Il dit qu’elle ressemble à une tête sortant d’un cercueil vert, et que ses cheveux bruns sont comme couverts de gel. Ensuite, il parle de son cou et de son dos, en disant que c’est gros et gris, et même que ses reins ont l’air d’envoyer des feuilles. C’est vraiment pas joli à dire sur quelqu’un.

    Et puis, il y a des mots gravés sur ses reins ! C’est bizarre, non ? « Clara Venus ». Je ne sais pas ce que ça veut dire, mais ça doit être important pour qu’ils les mettent sur son corps. Et pour finir, ça parle d’un endroit qui ne sent pas bon du tout. C’est vraiment pas gentil de dire ça sur quelqu’un, même si c’est juste dans un poème. Les mots peuvent faire mal aussi, pas juste les coups.

  17. AG

    dit :

    Ce poème est magnifique il nous présente une femme dans toute sa grandeur malgré cette description quelque problématique… Il nous illustre la volonté d’un poète de s’émanciper des normes de son époque, de provoquer cette société problématique qu’était le XIX eme siècle.

  18. Loup rempli d’espièglerie

    dit :

    C bo

  19. Venus anadyomène

    dit :

    Eh beh frérot t’a pas de pitié

  20. Lieutet Jean François

    dit :

    C’est l’Hyper-réalisme avant l’heure ! Une chute

    « Coup de poing » qui a dû inspirer Hitchkock ! Une vision de laideur exprimée avec la beauté des mots.. Quel choc ! Quelle liberté ! Un visionnaire ce gamin qui nous a tous changé. Osons nous dit-il.. et si possible avec talent ! Sacré Arthur !

  21. Mama

    dit :

    Je suis d’accord, il a bien faim…

  22. Moi

    dit :

    Bien

  23. Baka37

    dit :

    D’accord avec toi rayan magnifique ❤❌

  24. Le marocain

    dit :

    Je suis d’accord avec Archaf. Le poème a une chute au dernier paragraphe renforçant la parodie

  25. Un inconnu

    dit :

    Arrêtez de dire que Rimbaud était obsédé par les femmes sil vous plait. Il était en couple avec Verlaine. Rimbaud était gay…

  26. Hakimi

    dit :

    Achraf je suis 100% d’accord avec toi 😉 chef

  27. Clara

    dit :

    Plus je m’avance dans les commentaires de ce forum, et plus je constate que la moitié des personnes présentes dans les commentaires n’ont strictement rien compris à ce poème qui reflète le regard critique de Rimbaud sur les sujets nobles dans l’art et la littérature.

  28. Thomas

    dit :

    Il y a tellement de gens sur ce forum qui n’ont rien compris à ce merveilleux poème; le problème n’est pas Rimbaud, là est toute la subtilité du poème.

  29. Hervé

    dit :

    Je n’arrive pas à trouver ce poème beau. En général j’attends d’un poème une traduction de la vérité, belle voire appuyée comme dans « La Charogne » de Beaudelaire. Mais là c’est une présentation extrême inversée de la vérité. J’en comprends le but et l’idée, mais je ne peux pas le trouver beau. La peinture faite par Arnold Bocklin, par exemple, montre la beauté de Vénus. Et j’adhère.

  30. La fou de la street

    dit :

    Très beau poème

  31. Jsp

    dit :

    J’ai rien compris mais ça a l’air top !

  32. Jean_Louis

    dit :

    Comment se dire fan de Rimbaud sans connaitre ce poème. Dès ma plus jeune enfance j’ai travaillé ce poème après 70 ans d’existence sur cette planète je peux enfin partir car j’ai pu le relire une dernière ce chef d’oeuvre me faisant penser à ma tendre femme.

  33. aelia

    dit :

    C’est un superbe poème ! Pris de manière antagoniste à la description de la véritable Vénus « sortant des eaux » mais prise dans une version quelque véridique (mousseuse d’algue » et à l’opposé de la Vénus initialement décrite ! Un pur chef d’oeuvre..

  34. Achraf

    dit :

    Imad je suis d’accord avec toi. Vraiment il a faim le chacal.

  35. La femme à Rimbaud féministe

    dit :

    Non mais Arthur ! Ca ne va pas de décrire une femme comme cela ? Tu ne vois pas que tu la dévalorises et que ce n’est pas normal dans la société d’aujourd’hui de faire ça ? Et une femme n’est pas une truie ou un porc comme tu le fais sous entendre ! Vraiment pitoyable…

  36. Arthur Rimbaud

    dit :

    Je suis mort il y a 100 ans, Bah Néné Aissatou.

  37. Bah Néné Aissatou

    dit :

    Salut Arthur Rimbaud, j’adore ton poème mais j’ai rien compris et j’aime aussi le poème « Le dormeur du val ». Mon maître a dit que on fait des recherches sur toi et j’ai trouvé beaucoup d’information sur toi. Je vous souhait tous un bonne année 2022.

  38. Imad

    dit :

    Il a faim de femme lui …..

  39. yo

    dit :

    Alors ça, ce n’est pas très sexy

  40. Triste

    dit :

    Rimbaud,
    Tu n’es que mots !
    Avec Verlaine,
    Haut le mât de misaine !
    L’étron niellé d’or vert,
    De ta/ton prose à l’envers,
    Fit la célébrité d’un méat
    Avalé par nos critiques béats
    Triste Corbière, Mémoires apocryphes.

  41. Jacqueline

    dit :

    Mdr on voit à quel point les femmes l’attiraient.

  42. non

    dit :

    Bertrand…. avec tout le respect que j’ai pour vous… ta gueule

  43. Audrey

    dit :

    Très beau poème, étudié un cours. Un vocabulaire « de boucherie » pas très élégant pour l’époque.

  44. Bob

    dit :

    En 14 lignes j’ai eu le temps de bailler.

  45. Bertrand

    dit :

    Depuis ma tendre enfance je suis très fan de Baudelaire, mais en lisant ce poème je me suis vraiment rendu compte du génie qu’il était, Rimbaud. C’est ce poème qui a provoqué le déclic en moi, c’est à partir de ce moment là que je me suis rendu compte de l’immense erreur que j’avais fait de travailler dans la télécommunication. Ma vocation, c’était d’être poète… En espérant que vous ayez compris mon désespoir et ma tristesse…

  46. Ivan

    dit :

    Très beau poème même si la fin peut paraître « sale », Rimbaud s’amuse à vouloir choquer les aristocrates de l’époque. Cassure rythmique constante afin de détruire le classicisme du sonnet. (méchant méchant)

  47. Le Marginal Magnifique

    dit :

    Ce poème, l’un des seuls de Rimbaud que je goûte un peu, me fait penser au très glauque film « Martyrs » de Pascal Laugier.

  48. Gérard1306

    dit :

    Notre idéal de jeunesse confronté à la décrépitude d’une vieille prostituée. C’est sordide. Lui est parti à trente-sept ans. Quelle désespérance !

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