J’ai vu passer dans mon rêve
– Tel l’ouragan sur la grève, –
D’une main tenant un glaive
Et de l’autre un sablier,
Ce cavalier
Des ballades d’Allemagne
Qu’à travers ville et campagne,
Et du fleuve à la montagne,
Et des forêts au vallon,
Un étalon
Rouge-flamme et noir d’ébène,
Sans bride, ni mors, ni rêne,
Ni hop ! ni cravache, entraîne
Parmi des râlements sourds
Toujours ! toujours !
Un grand feutre à longue plume
Ombrait son oeil qui s’allume
Et s’éteint. Tel, dans la brume,
Éclate et meurt l’éclair bleu
D’une arme à feu.
Comme l’aile d’une orfraie
Qu’un subit orage effraie,
Par l’air que la neige raie,
Son manteau se soulevant
Claquait au vent,
Et montrait d’un air de gloire
Un torse d’ombre et d’ivoire,
Tandis que dans la nuit noire
Luisaient en des cris stridents
Trente-deux dents.
Paul Verlaine
2 premiers vers: ♪ Comme un ouragan, qui passait sur moi, l’amour a tout em-por-té! ♫
C’est de la mort qu’il parle.
Si le dernier vers était un heptasyllabe comme les autres nous obtiendrions 32 syllabes par strophe, autrement dit le nombre de dents qui termine le poème.
A dire à voix haute, pour la musique, et pour saisir l’humour noir de l’auteur…
Excellent !!
Le génie à l’état pur
Excellent description de l’angoisse.
Ce poème est très beau. On ressent l’angoisse que le poète a voulu transmettre.
Belle lecture !
Beaucoup d’angoisse