A Cabu
Il est mort, le rieur, les doigts pleins d’encre
Gavroche du crayon, espiègle diablotin
Qui croquait la bêtise de sa plume épicée.
Son regard, lampion contre l’obscurantisme
S’est éteint ce matin. Ravivons la lumière
Nulle voix ne va jamais se taire
Face à la barbarie encagoulée.
Debout les vivants !
Aucune peur ne musellera nos paroles :
Sans bâillon ni camisole,
Par un cri accordé à nos gorges éraillées
D’une seule et même voix clamons :
Le rire vole plus haut que les plombs !
Rions, rions de l’ignorance crasse
Des fanatismes de tout poil.
Poètes, affûtons nos crayons
Osons être plus audacieux en créant
Ce rien et ce tout qui se nourrit d’âme
Et qui fait vivre intensément.
Michelle Grenier