Je place sous la protection des violettes
Mes adorations très humblement muettes…
Ô vous les violettes !
Vous qui savez, par la puissance du parfum,
Évoquer telle voix, et tel long regard brun…
Puissance du parfum !
Exaucez le grand cri de celle qui vous aime
Et sachez parfumer ma vie et mon poème
Sachant que je vous aime.
Je suis lasse de lys, je suis lasse des roses,
De leur haute splendeur, de leurs fraîcheurs écloses,
De toute la beauté des grands lys et des roses.
Votre odeur s’exaspère en l’ombre et dans le soir,
Violettes, ô fleurs douces au désespoir,
Violettes du soir !
Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910