Le Sept Lys ont fleuri devant l’antique porche.
Chacun d’eux est plus long et plus droit qu’une torche,
Leurs pistils sont pareils à des flammes de torche.
Les Sept Lys ont fleuri miraculeusement
Dans le silence auguste et dans l’ombre, au moment
Où s’élève le Christ, miraculeusement…
Sous l’imposition des mains saintes du prêtre
Dans l’ombre et dans l’encens on les vit apparaître…
Le peuple vit alors sourire le vieux prêtre…
Et tous les contemplaient avec des yeux d’amour.
Le prêtre dit, portant ses regards à l’entour :
« Mes frères, contemplons les fleurs du Saint-Amour ! »
Leur parfum s’exhalait vers la Divine Image.
Tous ont compris le sens du glorieux Message
Sur l’autel où Marie écoute le Message
Et les Lys répandaient une paix autour d’eux
Et l’Hostie avait moins de rayonnement qu’eux,
La transparente Hostie était moins blanche qu’eux…
Apparaissez encore, ô Sept Lys de Marie,
Au moment où la foule à genoux pleure et prie !
Apparaissez encore en l’honneur de Marie !
Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910