Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L’automne
Faisait voler la grive à travers l’air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.
Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
« Quel fut ton plus beau jour ? » fit sa voix d’or vivant,
Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.
– Ah ! les premières fleurs, qu’elles sont parfumées !
Et qu’il bruit avec un murmure charmant
Le premier « oui » qui sort de lèvres bien-aimées !
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
Ah Nn mais c’est la fête (hein Manon)
« …Son nom ? Je me souviens qu’il est DOUX ET SONORE,
Comme ceux des aimés que la Vie exila…. »
(Mon rêve familier)
Rebondir sur « The Raven » (« Le corbeau ») d’Edgar Allan Poe.
Peut-on imaginer davantage de délicatesse ?
Nevermore, rien que le titre est genial !