J’abriterai dans mon sanctuaire d’Asie
Mon éternel besoin d’ombre et de poésie.
Là-bas, guettant les mille et trois Dieux aux pieds d’or,
Des prêtres, jour et nuit, veillent sur leur trésor.
Oui, désespérément, je fixe mon exode
Vers ce refuge énorme et sombre de pagode,
Où, dressant vers le ciel les lotus léthéens,
Les étangs dorment leurs sommeils paludéens
Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 1910