Sous la protection humble des violettes
Je remets les soupirs et les douleurs muettes
Qui viennent m’assiéger ce soir… Ce trop beau soir !…
Dans cet effondrement du final désespoir
Leur parfum est semblable aux prières des Saintes…
Ô fleur entre les fleurs ! Ô violettes saintes !
Lorsqu’enfin, en un temps, s’arrêtera mon cœur
Las de larmes, et tout enivré de rancœur,
Qu’une pieuse main les pose sur mon cœur !
Vous me ferez alors oublier, Violettes !
Le long mal qui sévit dans le cœur des poètes…
Je dormirai dans la douceur des violettes !
Renée Vivien, Dans un coin de violettes, 2010