Reddition

Paul Verlaine

Je suis foutu. Tu m’as vaincu.
Je n’aime plus que ton gros cu
Tant baisé, léché, reniflé
Et que ton cher con tant branlé,
Piné — car je ne suis pas l’homme
Pour Gomorrhe ni pour Sodome,
Mais pour Paphos et pour Lesbos,
(Et tant gamahuché, ton con)
Converti par tes seins si beaux,
Tes seins lourds que mes mains soupèsent
Afin que mes lèvres les baisent
Et, comme l’on hume un flacon,
Sucent leurs bouts raides, puis mou,
Ainsi qu’il nous arrive à nous
Avec nos gaules variables
C’est un plaisir de tous les diables
Que tirer un coup en gamin,
En épicier ou en levrette
Ou à la Marie-Antoinette
Et cætera jusqu’à demain
Avec toi, despote adorée,
Dont la volonté m’est sacrée,
Plaisir infernal qui me tue
Et dans lequel je me tue
A satisfaire ta luxure.
Le foutre s’épand de mon vit
Comme le sang d’une blessure…
N’importe ! Tant que mon cœur vit
Et que palpite encore mon être
Je veux remplir en tout ta loi,
N’ayant, dure maîtresse, en toi
Plus de maîtresse, mais un maître.

Paul Verlaine, Femmes, 1890

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9 commentaires sur “Reddition”

  1. rené muller

    dit :

    Tout est dit, écrit. Beau jeux de mots…

  2. Ilham

    dit :

    J’adore ce type de poème très romantique

  3. Serge

    dit :

    Je n’ai pas trouvé quelle était la position de l’épicier…

  4. qqn

    dit :

    C’est un peu violent comme mot. Pas terrible

  5. Primus

    dit :

    Cool

  6. olirielle

    dit :

    Pour info, il a écrit ces vers à la fin de sa vie. Après Rimbaud.

  7. Lapin

    dit :

    Au temps que Paul aimait les femmes. Sans Rimbaud.

  8. deni.b

    dit :

    J’ai beaucoup aimé ; c’est vrai il est coquin ce Paul !

  9. Marie

    dit :

    Il est coquin ce Paul…

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