plus loin, dans la pénombre
des bavardages enfiévrés
toutes eaux perdues
une grenouille radote sa prière
une pie, deux fées translucides
s’inclinent avec cérémonie
aux galets d’un purgatoire
où gisent des soleils calcinés
déjà s’inscrivent sur des feuilles
les mémoires d’une canicule
et pleurent sans larmes
des saules à l’abandon
en cohortes basculent des présages
au seuil de puits asséchés
sous des murailles incandescentes
se consument les broussailles
une torchère traîne au Golgotha
des lambeaux d’horizon
autodafé où se bousculent
siroccos et brasiers indécis
en vain se dilatent des nuages
enceints de grêle et d’éclairs
tandis qu’étincellent en silence
les enluminures des grappes
se gorgent d’alcool et de sucs
des guêpes aux indécentes ripailles
sacristie où l’on prépare
du sang, l’éloquent sacrifice
dans nos chairs, l’été en gésine
paraphe ses ultimes frénésies
Claude Luezior