À Madame Sand

Gérard de Nerval

« Ce roc voûté par art, chef-d’oeuvre d’un autre âge,
Ce roc de Tarascon hébergeait autrefois
Les géants descendus des montagnes de Foix,
Dont tant d’os excessifs rendent sûr témoignage. »

O seigneur Du Bartas ! Je suis de ton lignage,
Moi qui soude mon vers à ton vers d’autrefois ;
Mais les vrais descendants des vieux Comtes de Foix
Ont besoin de témoins pour parler dans notre âge.

J’ai passé près Salzbourg sous des rochers tremblant ;
La Cigogne d’Autriche y nourrit les Milans,
Barberousse et Richard ont sacré ce refuge.

La neige règne au front de leurs pies infranchis ;
Et ce sont, m’a-t-on dit, les ossements blanchis
Des anciens monts rongés par la mer du Déluge.

Gérard de Nerval, Les chimères

Imprimer ce poème

3 commentaires sur “À Madame Sand”

  1. Jean-Luc Pasquier

    dit :

    Pourquoi écrit il j’ai passé près Salzbourg? Depuis quand conjugue t-on ce verbe avec être exclusivement ?

  2. Julien Chambeyron

    dit :

    Sublime. Totalement venu d’ailleurs.

  3. CLAIRE

    dit :

    Gérard de Nerval dont l’imagination inconcevable par le commun des mortels a fait croire à la folie… Or se croire fou rend fou. L’évocation des lignées et des lignages, de sang ou d’esprit, ramène à leur identité romantique les écrivains de ces contrées hautes d’Europe: Pyrénées et Alpes, où la hauteur de vue suggère l’élévation des vers et des poètes. Merci Poetica! Claire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *