Je suis né d’une graine de Ficus Auréa,
Ô combien mortel,
Le figuier maudit.
Peu soucieux de mes penchants criminels,
Sur la branche d’un Mahogany je grandis.
Mon âme aspire aux vibrations des étoiles,
Aux pulsations de la montagne qui rythment les vallées,
Aux messages que portent les oiseaux et le vent
De ses régions obscures qui protègent leurs secrets.
Je l’étreins, le protège et le soutiens de mes forces,
Je l’enlace et l’embrasse de ma passion féroce.
Le majestueux, l’acajou séculaire.
Mais une tragédie se dessine sous le tropique du cancer.
Car nul n’échappe aux crocs du destin.
D’aucuns penseront que je suis né pour tuer.
Me voilà prisonnier de mes propres instincts,
Moi, l’étrangleur favori des sorciers,
L’allégorie de la mort qui nourrit les vivants,
Moi, le parasite conquérant des feuilles putrides,
Écarté à jamais du sentier des pénitents.
À présent je suis seul et ma douleur est immense,
Un trou béant à la place du coeur,
Debout sur les restes de mon amour innocent,
Le temps qui s’écoule sera ma sentence.
Jérôme Matin, 2018