Matins frileux
Le temps se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes.
La poule appelle
Le pépiant fretin de ses poussins
Sous l’aile.
Panache au clair et glaive nu
Les lansquenets des girouettes
Pirouettent.
L’air est rugueux et cru ;
Un chat près du foyer se pelotonne ;
Et tout à coup, du coin du bois résonne,
Monotone et discord,
L’appel tintamarrant des cors
D’automne.
Emile Verhaeren, 1895
Quels vers magnifiques! J’ai appris ce poème à l’école à 11 ans; je ne m’en rappelle pas encore sans que sa douce mélancolie me fasse frissonner de bonheur.
Tellement beau, j ai 75 ans et ma tante me récitant ce poème qui me faisait rêver.
C’est trop bien, j’adore ce poème
Bien.
J’avais 8 ans (j’en ai 70) et c’était la 1ere poésie de ma rentrée au CE 1. Je m’en souviens encore par coeur.