IV
Combattu des vents et des flots,
Voyant tous les jours ma mort preste
Et abayé d’une tempeste
D’ennemis, d’aguets, de complots,
Me resveillant à tous propos,
Mes pistolles dessoubs ma teste,
L’amour me fait faire le poete,
Et les vers cerchent le repos.
Pardonne moy, chere Maistresse,
Si mes vers sentent la destresse,
Le soldat, la peine et l’esmoy :
Car depuis qu’en aimant je souffre,
II faut qu’ils sentent comme moy
La poudre, la mesche, et le souffre.
Théodore Agrippa d’Aubigné, Hécatombe à Diane, 1874