Je pense à toi mon Lou ton cœur est ma caserne
Mes sens sont tes chevaux ton souvenir est ma luzerne
Le ciel est plein ce soir de sabres d’éperons
Les canonniers s’en vont dans l’ombre lourds et prompts
Mais près de moi je vois sans cesse ton image
Ta bouche est la blessure ardente du courage
Nos fanfares éclatent dans la nuit comme ta voix
Quand je suis à cheval tu trottes près de moi
Nos 75 sont gracieux comme ton corps
Et tes cheveux sont fauves comme le feu d’un obus
qui éclate au nord
Je t’aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles
Nîmes, le 17 décembre 1914
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou
Questions de compréhension :
1) A qui s’adresse ce poème ?
2) En repérant le lexique de la guerre montre que Apollinaire est au front
Questions de cours :
1) Combien y a-t-il de strophes dans ce poème ?
2) Comment appelle-t-on ce genre de strophe ?
3) Quel(s) type(s) de rimes est utilisé dans le début du poème ? Les deux dernières strophes
utilisent-elles le même schéma ?
4) Quel(s) type(s) de vers est utilisé lignes 1 à 8 ?
5) Dans la dernière strophe souligne tous les -e qui se prononcent et donne le nombre de
syllabes de chacun des quatre vers
6) Y a-t-il des rimes riches dans ce poème ? Justifie en la recopiant et en donnant le nombre de
sons en commun.
Questions de réflexion (bonus) :
Selon-toi, pourquoi ces poèmes qui sont comme des lettres sont-ils si importants pour Apollinaire ?