J’attends, ô Bien-Aimée ! ô vierge au chaste front,
Par un soir triomphal de pompe et d’allégresse,
Ton hymen aux blancheurs d’éternelle tendresse.
Car ton baiser d’amour est subtil et profond.
Notre lit sera plein de fleurs qui frémiront,
Et l’orgue clamera la nuptiale ivresse
Dont le sanglot aigu ressemble à la détresse,
Cri d’orgueil où l’angoisse ardente se confond.
Et la paix des autels se remplira de flammes ;
Les larmes, les parfums et les épithalames,
La prière et l’encens monteront jusqu’à nous.
Malgré le jour levé, nous dormirons encore
Dans l’alanguissement des lendemains d’époux,
Et notre longue nuit ne craindra plus l’aurore.
Renée Vivien, Études et Préludes