Tes cheveux irréels, aux reflets clairs et froids,
Ont des lueurs de lune et des lumières blondes ;
Tes regards ont l’azur des éthers et des ondes ;
Ta robe a le frisson des brises et des bois.
Je brûle de baisers la blancheur de tes doigts.
L’air nocturne répand la poussière des mondes.
Pourtant je ne sais plus, au sein des nuits profondes,
Te contempler avec l’extase d’autrefois.
Car l’Astre t’effleura d’une lueur oblique,
Et ce fut un éclair lugubre et prophétique
Révélant la hideur au fond de ta beauté.
Je vis, — oh la terreur de ce rêve profane ! —
Sur ta lèvre, pareille aux aurores d’été,
Un sourire fané de vieille courtisane.
Renée Vivien, Études et Préludes