L’orgueil des lourds anneaux, la pompe des parures,
Mêlent l’éclat de l’art à ton charme pervers,
Et les gardénias langoureux des hivers
Se meurent dans tes mains aux caresses impures.
Ta bouche délicate aux fines ciselures
Excelle à moduler l’artifice des vers :
Sous les flots de satin savamment entr’ouverts,
Ton sein s’épanouit en de blanches luxures.
Le reflet des saphirs assombrit tes yeux bleus.
Le rythmique remous de ton corps onduleux
Fait un sillage d’or au milieu des lumières.
Quand tu passes, gardant un sourire ténu,
Blond pastel surchargé de parfums et de pierres,
Je songe à la splendeur de ton corps libre et nu.
Renée Vivien, Études et Préludes