Le dormeur du val

Arthur Rimbaud

C’est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D’argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c’est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l’herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, octobre 1870

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249 commentaires sur “Le dormeur du val”

  1. REVOL

    dit :

    J’adore ce poème

  2. une lycéénne

    dit :

    Je n’aime pas spécialement le français , mais celui là c’est un des seuls poèmes que j’aime et que j’apprécie énormément 🙂

  3. gilles

    dit :

    Rimbaud détestait l’armée (lire le poème le coeur volé (ou supplicié))

  4. Moiiouimoi

    dit :

    Oui c’est de la poésie engagée.

  5. tib

    dit :

    Oui c’est sans doute de la poésie engagée car il dénonce la guerre au travers d’un « jeune homme » c’est a dire qui a toute sa vie devant lui. Mais son sors est plutot triste. Mort a la guerre en etant si jeune.

  6. lydia

    dit :

    Non, ce n’est pas de la poésie engagée, c’est de la poésie contemplative.

  7. marie

    dit :

    D’après vous est-ce que c’est de la poésie engagée ?

  8. el inani

    dit :

    J’en ai eu le coeur gros et les yeux larmoyants.

  9. Emma

    dit :

    Je le connais par coeur .. J’ai d’ailleurs eu 15 en Français pour l’avoir récité ..

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