Je regarde des photos de celles que j’ai aimées.
Vous ne les trouverez dans aucun album, je les vois, pourtant, dans la forêt sombre de ma mémoire.
Comme elles se ressemblent !
Visage ovale, très fin, regard très doux, sont-elles une ?
Est-elle plusieurs ?
Je regarde les photos de celles qui m’ont aimé.
Un jour ou mille nuits ; une vie, ma vie avant, ma vie après, avant qui ? après qui ?
Toutes semblables, et toutes différentes, une et plusieurs, pour une vie.
Je recherche dans mes cahiers des notes sur celles que j’ai aimées, qui m’ont aimé.
Pas forcément les mêmes ; pays à multiples provinces ; plaine et coteaux, brouillards et grands soleils. Une ou plusieurs ?
Je retrouve dans mes valises des lettres manuscrites qui disent des bonheurs simples.
Des malheurs simples.
Visage ovale, regard très doux ; comme un parfum qui dure.
Villebramar, 2019
Le poète réchauffe la mémoire y ressuscitant les roses oubliées. Et toutes revivent.
Le vrai poème renonce à nommer, transcende l’identité. Une allégorie de l’anonymat. Écrire pour n’être personne. Ici triomphe « la forêt sombre de ma mémoire » où j’ignore le nom des arbres qui la peuplent et me hantent pourtant. Le poète est un être hanté par le mystère d’être et des êtres.
Cher Poète et confrère, je suis sensible à votre commentaire et vous en remercie.
J’aime votre texte. C’est un psaume. L’Amour et le souvenir s’entremêlent. Personne n’émerge vraiment du « brouillard ». Présence du poème.
Quelqu’un comme moi ne parle pas très bien le français. Pourtant, j’ai aimé ce poème. Le poème intemporel est le poème qui exprime l’humanité commune… Exprime l’amour, Nostalgie, La mort (de toutes sortes)…
Merci Yohan; bien qu’ingénieur!, je suis très superstitieux: 19 juin, 2019, 9h, 39 minutes…. né en 1939, ma mère en 1909, le 9 est depuis toujours mon chiffre magique: merci à vous! 2019 sera une grande année… Villebramar
Un bijou