Une jeune Souris, de peu d’expérience,
Crut fléchir un vieux Chat, implorant sa clémence,
Et payant de raisons le Raminagrobis :
« Laissez-moi vivre : une souris
De ma taille et de ma dépense
Est-elle à charge en ce logis ?
Affamerais-je, à votre avis,
L’hôte et l’hôtesse, et tout leur monde ?
D’un grain de blé je me nourris :
Une noix me rend toute ronde.
À présent je suis maigre ; attendez quelque temps :
Réservez ce repas à messieurs vos enfants. »
Ainsi parlait au Chat la Souris attrapée.
L’autre lui dit : « Tu t’es trompée :
Est-ce à moi que l’on tient de semblables discours ?
Tu gagnerais autant de parler à des sourds.
Chat, et vieux, pardonner ? cela n’arrive guères.
Selon ces lois, descends là-bas,
Meurs, et va-t’en, tout de ce pas,
Haranguer les soeurs filandières :
Mes enfants trouveront assez d’autres repas. »
Il tint parole. Et pour ma fable
Voici le sens moral qui peut y convenir :
La jeunesse se flatte, et croit tout obtenir :
La vieillesse est impitoyable.
Jean de La Fontaine, Les Fables, XII
La même chose finalement…
La vieillesse impitoyable et son arthrose ou artrite? Je ne suis pas encore assez vieille pour connaître ces choses, aurait empêché la vieille souris d’avancer, mais pas de maugréer son ressentiment devant ce chaton prompt et lest qui n’en aurait fait qu’une bouchée:)
Ou pas. Il aurait peut-être eu peur, ou eu pitié, lui si mignon, devant cette vieille souris laide. 😉
Hahaha! Monsieur de La Fontaine… Avec une souris très âgée et un chaton que se serait-il passé?