Je fais le tour de l’île Belle,
Madame,
Pour trouver enfin simple repos,
De l’âme.
Vos voiles et vos étoles,
Si douce,
Me frissonnent et oserais-je…
m’émoussent ?
Vous oisive et vous active,
Idem,
le ballet de votre intense vie,
parsème,
sur mon esprit, mon épiderme,
chaos,
anarchie,
pulsions folles et indicibles quêtes
de votre présence, de tout votre être.
Ainsi est-ce ma vie,
Madame,
Depuis votre entrée ici,
Chère âme,
Depuis que vous mêlez votre existence,
Vos impertinences,
A ma trouble vie de poète las,
Chercheur hébété de beautés envoutantes
Terriblement porté à vous, toujours, chaque jour,
quel que soit le verglas,
Quelles que soient les épreuves qui me hantent.
Madame,
qui jamais ne vîntes à l’île Belle,
me voir,
qui dansez sans même m’apercevoir ;
Madame si belle, Madame si suave,
Pour vous je marche contre le vent qui m’avale.
Pour vous rendre libre, j’arrache à mon esprit,
Votre présence
Votre existence
J’efface les traces profondes de mon troublant tourment.
Maëlle Ranoux, 2019