… il naît une vie qui s’écoule, en un temps infini et pourtant prédéfini, un seul temps, le même qui voit le chêne s’affirmer et l’enfant s’affermir, le même temps qui change de saisons, pour rappel …
… il naît dans ce corps étroit un infime mouvement qui change le cours du monde parfois, voire invariablement le dirige, une présence qui s’impose et qui par son absence, interpelle…
… il naît, comme il pleut, comme il vente, comme il fait beau, un éclat de cette nature généreuse, un écrin pour certains, un essaim pour d’autres, un sens dans ce vaste monde, une étincelle rebelle…
… il naît puis il meurt, voyageant de jour comme de nuit, il traverse le temps, croit se l’approprier pour enfin comprendre que le temps est compté, mesuré, décompté, oublié, passé et unidirectionnel…
… il naît en sachant qu’il mourra, s’accommodant du jour qui précède la nuit, de la nuit qui laisse place au jour; il naît pour un jour mourir, ne sachant ce qu’il adviendra sous ce ciel…
… il naît une vie empruntant une route, un chemin, une certaine direction, laissant quelques empreintes, qui seront effacées dans le sable; nul ne pourrait jurer de sa trajectoire ni de sa destination réelle…
Nashmia Noormohamed, 2018