Loyre fameux, qui ta petite source
Enfles de maintz gros fleuves, et ruysseaux,
Et qui de loing coules tes cleres eaux
En l’Ocean d’une assez vive course.
Ton chef royal hardiment bien hault pousse
Et apparoy entre tous les plus beaux
Comme un thaureau sur les menuz troupeaux
Quoy que le Pau envieux s’en courrousse.
Commande doncq’aux gentiles Naiades
Sortir dehors leurs beaux palais humides
Avecques toy, leur fleuve paternel.
Pour saluer de joyeuses aubades
Celle qui t’a, et tes filles liquides
Deifié de ce bruyt eternel.
Joachim Du Bellay, recueil « L’Olive », 1550