Aux branches claires des tilleuls
Meurt un maladif hallali.
Mais des chansons spirituelles
Voltigent parmi les groseilles.
Que notre sang rie en nos veines,
Voici s’enchevêtrer les vignes.
Le ciel est joli comme un ange.
L’azur et l’onde communient.
Je sors. Si un rayon me blesse
Je succomberai sur la mousse.
Qu’on patiente et qu’on s’ennuie
C’est trop simple. Fi de mes peines.
je veux que l’été dramatique
Me lie à son char de fortunes
Que par toi beaucoup, ô Nature,
– Ah moins seul et moins nul ! – je meure.
Au lieu que les Bergers, c’est drôle,
Meurent à peu près par le monde.
Je veux bien que les saisons m’usent.
A toi, Nature, je me rends ;
Et ma faim et toute ma soif.
Et, s’il te plaît, nourris, abreuve.
Rien de rien ne m’illusionne ;
C’est rire aux parents, qu’au soleil,
Mais moi je ne veux rire à rien ;
Et libre soit cette infortune.
Arthur Rimbaud, Derniers vers
A comparer au Dormeur du val
C trop bien
Comme sont légers et délicats ces vers, c’est la main d’un expert des sens qui l’a écrite, quel moment de jouissance à le lire.
Rimbaud a râté sa vie en faisant des poèmes sans queue ni tête, mais peut-être souffrait-il de complications psychologiques. En tout cas, ce n’est pas la peine de perdre de temps à lire ces bêtises.
Quand je lis les autres commentaires, je suis effaré par la banalité excessive des propos ! D’ailleurs je me demande ce que je fais là ?… Peut-être ma main, sous les ordres de mon avidité, qui recherche encore et encore des vers de Rimbaud ? La musique des phrases et des mots passent, souvent, bien au-dessus de la raison d’un texte qu’on aurait voulu censé !
Quelle est la date du poème ?
On sent les mots, les émotions, un vrai chef-d’œuvre !
bel hommage à la nature !!