Bruxelles

Arthur Rimbaud

Plates-bandes d’amarantes jusqu’à
L’agréable palais de Jupiter.
– Je sais que c’est Toi qui, dans ces lieux,
Mêles ton bleu presque de Sahara !

Puis, comme rose et sapin du soleil
Et liane ont ici leurs jeux enclos,
Cage de la petite veuve !…
Quelles
Troupes d’oiseaux, ô ia io, ia io !…

– Calmes maisons, anciennes passions !
Kiosque de la Folle par affection.
Après les fesses des rosiers, balcon
Ombreux et très bas de la Juliette.

– La Juliette, ça rappelle l’Henriette,
Charmante station du chemin de fer,
Au coeur d’un mont, comme au fond d’un verger
Où mille diables bleus dansent dans l’air !

Banc vert où chante au paradis d’orage,
Sur la guitare, la blanche Irlandaise.
Puis, de la salle à manger guyanaise,
Bavardage des enfants et des cages.

Fenêtre du duc qui fais que je pense
Au poison des escargots et du buis
Qui dort ici-bas au soleil.
Et puis
C’est trop beau ! trop ! Gardons notre silence.

– Boulevard sans mouvement ni commerce,
Muet, tout drame et toute comédie,
Réunion des scènes infinie
Je te connais et t’admire en silence.

Arthur Rimbaud, Derniers vers

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3 commentaires sur “Bruxelles”

  1. Joe O’Leary

    dit :

    Peut-être faut-il y voir un défoulement après ou dans le stress extème, ou la naissance du surréalisme à l’état sauvage–il prendra une forme plus lumineuse dans les Illuminations.

  2. anonyme

    dit :

    J’aime beaucoup, surtout après ce qu’il s’est passé à Bruxelles le 22 mars 2016. En ce moment on peut dire que c’est un Hommage aux attentats à Bruxelle. 🙂

  3. mustafa

    dit :

    bonne mais long

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