Chemins du Sud avec un nom qui vous fait mal
certains jours
à force de creuser des nostalgies…
Inscrits en rouge ou bleu sur le cristal
de vos grandes agences de voyage,
inscrits sur les navires au mouillage,
sur l’avion postal
ou sur l’oiseau qui craint le froid des jours plus courts,
certains jours – certains jours
comme se fait insidieuse leur magie !
Chemins du Sud – l’odeur du pamplemousse
ou du désert sans oasis
ou de la forêt vierge aux dangereuses nuits.
Pistes de bêtes dans la brousse
ou dans ces mers pleines d’étoiles rousses
dont parlent entre eux les marins.
Soleil du Sud qui fait la peau d’huile et d’ébène,
soirs de villages indigènes,
tam-tam…Plus loin que vous, au Sud,
Bolero de Ravel qui pourtant faites mal
comme ces noms aux tristesses étranges,
bord astral
de ces routes sans ange
où sombre lentement la Croix du Sud…
Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958 (Recueil posthume)
Magnifique… Vraiment magnifique