Ne pas se rappeler en suivant ce chemin…
Ne pas se rappeler… Je te donnais la main.
Nos pas étaient semblables,
Nos ombres s’accordaient devant nous sur le sable,
Nous regardions très loin ou tout près, simplement.
L’air sentait ce qu’il sent en ce moment.
Le vent ne venait pas de l’Océan. De là
Ni d’ailleurs. Pas de vent. Pas de nuage. Un pin
Dont le jumeau fut coupé dans le temps
Était seul. Nous parlions ou nous ne parlions pas.
Nous passions, mais si sûrs de la belle heure stable !
Ne te retourne pas sur le chemin de sable.
Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958 (Recueil posthume)