N’as-tu pas un cheval blanc
Là-bas dans ton île ?
Une herbe sauvage
Croît-elle pour lui ?
Ah ! Comme ses crins flottants
Flottent dans les bras du vent
Quand il se réveille !
Il dort comme un oiseau blanc
Quelque part dans l’île.
J’ai beau marcher dans la rue
Comme tout le monde,
C’est l’herbe, l’herbe inconnue,
Et le cheval chevelu
Couleur de la lune,
Qui sont de chez moi, là-bas,
Dans une île ronde.
Caparaçonnés, au pas, au galop,
Je ne connais pas tes quatre chevaux.
Tu vas à Paris,
La chanson le dit,
Sur ton cheval gris.
Tu vas à La Haye
Sur la jument baie.
Tu vas au manoir
Sur le cheval noir.
Et je ne sais où
Sur le poulain roux.
Mais mon cheval blanc
Nuit et jour m’attend
Au seuil de mon île.
Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958 (Recueil posthume)
Très beau poème, j’aime beaucoup !