Il est parti sur son cheval, dans l’herbe.
Le vent du Nord le cingle,
mais il feint de promener son cheval.
On dit : « Comme il oublie déjà.
la terre lui paraît toujours belle. »
Mais son cheval croit porter un fantôme
et tourne la tête pour le regarder.
Il a sifflé son chien comme auparavant.
Il touche au passage les feuilles nouvelles.
Celui qui reste qu’exigez-vous de lui ?
Ils disent, ils crient : « Ce n’est pas possible. »
Et l’aube renaît. Son cheval sans maître
est déjà vendu.
Les choses aimées le seront par d’autres
ou s’habitueront à ne l’être plus.
La vie continue.
Sabine Sicaud, Les poèmes de Sabine Sicaud, 1958 (Recueil posthume)